11.10.17

Ma mémoire me joue des tours


"Aujourd'hui je me suis réveillée guillerette, dans un endroit familier mais sans vraiment savoir où je me trouvais. Dehors, le soleil pâlichon d'un matin d'automne perçait à travers les arbres aux feuilles rouge-orangé du parc boisé se trouvant non loin de moi, juste derrière la fenêtre. 

J'ai voulu me lever, mais il s'est avéré que mes jambes et mes doigts ne suivaient pas trop le mouvement. 
"Tiens, me dis-je, je ne sais pas ce que j'ai fait hier mais ce devait être fatiguant !"

Le bracelet autour de mon poignet me gratte, j'aimerais pouvoir l'enlever mais je n'y arrive pas.

Descendre de mon lit ce matin fût une épreuve. J'ai du me tenir à cette espèce de chariot à roulettes pour y parvenir. Une dame est entrée dans la pièce où je me trouvais et m'a demandé cordialement comment j'allais. Je n'ai pas vraiment le souvenir d'avoir rencontré cette personne mais ma politesse m'a dicté de répondre que tout allait bien.
Cette dame m'a alors demandé si je souhaitais aller me promener un peu. Au vu de ce charmant brin de soleil, il serait dommage de ne pas profiter de cette gentille proposition. J'ai terriblement du mal à me mouvoir aujourd'hui, je ne sais plus ce que j'ai fait hier mais ce devait être fatiguant !
La dame, voyant que j'ai du mal m'ouvre la porte et me tient le bras. Quelle gentille attention. Je ne l'ai pas déjà vue quelque part ? 
La porte passée, je me retrouve coincée entre de longs et hauts murs étouffants, et je sens la panique qui monte. Je sers les dents et commence à murmurer que ca va aller, que bientôt je serais dehors. Ils sont vraiment très étroits ces couloirs, j'ai à peine la place de circuler, je me cogne sans arrêt. J'ai failli tomber à plusieurs reprises, heureusement que je suis toujours appuyée sur mon chariot à roulette, c'est tout de même bien pratique. 

J'arrive enfin vers le parc, ce si joli parc qui me faisait envie depuis ma chambre. L'air est frais, mais le soleil chauffe doucement mon visage. C'est très agréable. 
Sans savoir vraiment pourquoi, j'ai envie de m'en aller, de partir loin. Dommage que mes jambes refusent de me porter. J'ai dû faire quelque chose de fatiguant hier. 

Un vieil homme est venu à moi dans le parc. Il m'a dit "bonjour ma chérie" et il a déposé un baiser sur ma joue. Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà rencontré ce monsieur. Il est venu avec sa petite fille, elle porte le même prénom que moi apparemment.
Elle est jolie cette demoiselle, elle a les traits doux, mais elle ne parle pas beaucoup. Elle m'a dit bonjour puis s'est assise à côté de nous. La dame de tout à l'heure est partie, pour nous "laisser en famille". Je n'ai pas vraiment compris pourquoi elle a dit ca, mais bon, leur compagnie ne me dérange pas, ca fait toujours plaisir de voir de nouveaux visages. Pourtant, j'ai cette impression familière sur laquelle je ne peux pas poser de mots, c'est juste une sensation.

La demoiselle a l'air un peu triste tout de même, elle a un sourire forcé. Elle m'a demandé si je me plaisait ici, je lui ai dit que oui. Je lui demande alors si nous nous sommes déjà vues, ce à quoi elle me répond qu'elle est ma petite fille. 

C'est bizarre, je n'ai pas encore d'enfant, je viens tout juste d'avoir 20 ans."



Tu m'as oubliée mais je ne t'oublie pas. 
C'est dur de voir s'enfuir l'âme de quelqu'un d'aussi bon, d'aussi gentil. 
Tu resteras dans mon cœur telle que je t'ai toujours connue : attentionnée, pleine d'amour pour nous tous, nous préparant des goûters, soignant nos bobos, nous racontant des histoires, toujours patiente, réconfortante et aux petits soins. 
Aujourd'hui les rôles s'inversent et je regrette de ne pas pouvoir être auprès de toi plus souvent. 


Je t'aime Mamie


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