22.3.14

1 an après : La vérité et les conclusions de mes 25kg perdus

Oh miracle, l'inspiration vient de réapparaître. Non pas des suites d'un renforcement de mon égo surdimensionné, mais plutôt d'un ras-le-bol général.

Vous êtes plusieurs à m'avoir demandé, re-demandé, re-re-demandé comment j'avais fait pour perdre tout ça en si peu de temps, comment ça se fait que j'n'ai pas repris, etc

Pourquoi ? Comment ? et surtout, un an après, comment je le vis ?

Tout d'abord, je ne l'ai jamais DÉCIDÉ.

Pourquoi ? 

D'après moi, il n'y a pas eu d'élément déclencheur, sinon un gros coup au moral, une grosse prise de conscience vis à vis de l'état amorphe qu'avait pris ma vie. Mauvaise situation de travail, pire situation de vie privée, et autres mauvais tourments dans ma tête. Un gros malaise pour ainsi dire. Ce qui m'a valu une bonne période de dépression, pour ne rien vous cacher. Mon corps a soudain refusé de garder toute nourriture pendant un certain temps. Je me sentais mal, ne ressentais plus aucune forme de faim, et j'allais jusqu'à me forcer à manger une fois par jour en petite quantité pour ne pas me laisser mourir. Tous les super-symptômes que l'on connaît à l'anorexie sont apparus au fur et à mesure : règles qui n'arrivent plus au moment prévu, épuisement musculaire, nausée à l'approche de nourriture, malaises fréquents réglés par la réhydratation, mal-être inconditionnel... Mais je n'ai pas maigri tout de suite.

Comment ? 

Puis j'ai trouvé un boulot. Un boulot que j'ai aimé, pour lequel je me suis défoncée, et qui m'a ouvert les yeux sur tout le reste. J'ai lâché tout ce qui me stressait au plus profond de moi même, un pacs, une vie de couple, une stabilité. Le moral est revenu, la faim beaucoup moins. Il n'en a pas fallu plus. J'ai perdu rapidement 5, 10, 15, puis 20 kg en l'espace de quatre mois. Mon corps refusait de manger, de dormir, mais mon moral était au beau fixe. Malgré bien entendu le fait que mes finances ne suivaient plus assez pour assumer les tailles qui descendaient. Ces tailles, je les ai perdues de partout. Bras, poitrine, visage, ventre, hanches, jambes.
Il y a eu du mal de fait. Toutes les formes féminines que j'assumais vraiment bien dans le passé avaient disparu. Je ne me reconnaissait plus dans la glace, je l'ai vraiment mal vécu un certain temps. Alors que tout le monde me disait "Olalala, tu as fondu, tu es trop belle, je ne t'avais pas reconnue ! " Je me disais intérieurement que moi non plus. 

Du coup j'ai forcé mon corps à se nourrir. Les kg disparaissaient moins vite, mais continuaient à partir. Je n'ai perdu que 7 kg sur les deux derniers mois... Puis je me suis habituée, et continué à manger. 
Je ne dormais toujours pas, cela dit. On me disait que j'étais un vampire, qu'on ne savait pas à quoi je tournais. J'ai essayé de dormir : calmants, tisanes, jogging pour tenter de finir de m'épuiser, rien n'y faisait. Puis j'ai rencontré un charmant jeune homme qui a apaisé tout ce qui me tourmentait à l'intérieur. Et d'un coup, BLAF ! Des nuits de 4h, 6h, puis de 8h. 

L'ordre est donc revenu dans ma vie. Je ne le remercierais jamais assez, même s'il ne comprend toujours pas pourquoi. Peut être que cet article lui fera comprendre un peu mieux.

Comment je le vis ? 

Je continue à me dire qu'il me manque quelque chose, mais j'essaie de faire le deuil de la grosse que j'étais auparavant. Il y a des jours avec et des jours sans, mais je me dis que physiquement je suis plus passe partout que je ne l'étais, que je suis en meilleure santé maintenant que mon appétit et mon sommeil sont revenus, et mentalement tout va bien mieux, même s'il y a encore des hauts et des bas.
Je reçoit des compliments et des félicitations, même si derrière mon super masque de "Coxii-Sourire" j'ai encore du mal à les avaler. Il me restera toujours dans un coin de ma tête que je n'ai fait que perdre le contrôle de moi même et que mon corps aurait pu lâcher prise si je ne m'étais pas forcée à me nourrir.


A toutes celles qui veulent être "comme toi ma belle" je ne leur souhaiterais jamais de vivre l'enfer qu'a été pour moi cette perte de poids incontrôlée. Mais plutôt d'avoir le contrôle sur elles-même et d'arriver à leurs fins par des moyens plus réels et plus sains.


Votre toute dévouée.